Rolex Submariner vs Grand Seiko SBGA229
Donc vous voulez acheter une Rolex Submariner ? Vous avez vos 8 450 €, et vous vous rendez dans une Boutique. Mais une fois arrivé, vous apprenez qu’il y a une liste d’attente. Et du coin de l’œil, vous apercevez quelque chose d’autre, la Grand Seiko Sport SBGA229. Seulement voilà le dilemme : Rester sur votre premier choix, et attendre pour une Submariner, ou changer d’avis et acheter la Grand Seiko à la place ?
Pour deux marques qui devraient être totalement opposées, les similitudes sont surprenantes. Fondées à moins d'un quart de siècle l'une de l’autre (autrement dit rien du point de vue des anciens comme Vacheron Constantin et Blancpain, ces deux jeunes chiots étaient confrontés au même problème, mais de différentes parties du monde: comment révolutionner l’Horlogerie Suisses.
Enveloppé dans la tradition, le moule incassable des marques doyennes faisant les choses à l'ancienne semblait impénétrable pour quiconque de l'extérieur. Mais c'est là que le fondateur de Rolex Hans Wilsdorf et le fondateur de Seiko Kintaro Hattori partageaient la même vision: ils croyaient tous deux pouvoir faire quelque chose de mieux , quelque chose de nouveau, quelque chose de révolutionnaire. Et ils l'ont fait.
Wilsdorf a recherché la fiabilité, ouvrant la voie à une nouvelle ère de montres à destination des professionnels sur lesquelles on pouvait compter dans les conditions les plus difficiles; et l'objectif d’Hattori était la qualité, fabriquer des montres à un niveau de précision inégalé, démontrant une précision de premier ordre. Les deux fondateurs mirent les rouages en mouvement à partir de leurs coins respectifs du globe, Wilsdorf à Londres et Hattori à Tokyo.
Et les deux sociétés ont continué à atteindre leurs objectifs, démontrant à une industrie ancienne que les choses n'allaient plus jamais être les mêmes. Après des siècles de calme, cette avancée a déclenché une course aux armements de technologie, culminant avec le mouvement à quartz Beta 21, un coup de semonce pour les suisses, qui a marqué le début de la fin de l'industrie horlogère Suisse.
C’était le passé ; désormais les histoires sont assez différentes. Dans un coup du sort, Rolex est elle-même devenue l'industrie horlogère Suisse, et Grand Seiko, qui combattait autrefois aux côtés de Rolex, est désormais complètement à l’opposé. Ce qui est resté inchangé, cependant, est le mantra de Grand Seiko: fabriquer des montres de la plus haute qualité qu’il soit et qui ne se contentent pas des meilleures au monde, mais les battent.
Et avec le SBGA229, Grand Seiko est allé droit au but, la plaçant directement contre certainement la montre la plus célèbre et la plus populaire, non seulement de Rolex, mais dans le monde: la Submariner. Il y a un tournant dans l'histoire où Rolex est passée d'un simple horloger à une marque, et la sortie de la Submariner en 1953 pour être ce tournant. Une icône de l'horlogerie suisse, souvent copiée et jamais améliorée, la confronter dans un face à face n’est pas fait pour les faibles.
Heureusement, Grand Seiko est fait de choses plus solides. Vous n’allez pas à la conquête d’une nation entière sans des atouts de chocs, et la marque japonaise n'a pas eu peur de recommencer. La SBGA229 est un coup sans vergogne pour la couronne, fabriquée non pas pour s’assoir simplement à côté de la Submariner, mais pour la battre complètement. Grand Seiko a-t-il atteint son objectif?
Avant même de commencer, la Grand Seiko connaît un départ prometteur. A 2 250 € moins cher, la SBGA229 représente une économie considérable par rapport à ses proies suisses - tant que vous ne tenez pas compte de la revente. Tandis que la Rolex Submariner sera belle dès son achat, conservant de la valeur et pouvant même gagner, la Grand Seiko ne jouit pas d'un tel luxe. Si c’est pour la garder, ou pour l’acheter sur le marché de la seconde main, c’est en revanche une toute autre histoire. Mais cela n’a pas empêché les écarts de commencer à se voir.
Et les choses empirent pour la Grand Seiko à mesure que les détails sont dévoilés. La Submariner de Rolex, malgré une épaisseur inférieure d'un millimètre et demi, garantit une résistance à l'eau supplémentaire de cent mètres par rapport aux deux cents de la Grand Seiko. La SBGA229 est également plus grosse en diamètre plus de 44 mm par rapport aux 40 de la Submariner.
Même le fermoir, chose que Rolex a énormément travaillé afin d’améliorer la génération actuelle de montres, perd sur la Grand Seiko. Il est bien réalisé et dispose d'un système d'extension facile à utiliser, mais mettez le côte à côte avec celui de la Rolex et vous ressentirez, franchement, plus du Seiko que du Grand Seiko.
Y a-t-il quelque chose pour sauver la réputation du SBGA229 à ce stade ? Il semblerait que non. Mais rappelez-vous ce que j'ai dit plus tôt: où l'objectif de Rolex était autrefois pratique, Grand Seiko était la qualité, et c'est toujours le cas aujourd'hui. Regardez de plus près et laissez les détails raconter l'histoire.
Sur la couronne, vous verrez une finition microbillée en couches avec un logo poli; pas vraiment le cas sur la Rolex. Les dents entourant la lunette, la Grand Seiko est brossée sur les bords et polie entre chaque dent, là où la Rolex porte encore des marques d'usinage. Et cela continue: le boîtier de la Grand Seiko est finement et précisément biseauté, tout comme le bracelet; ses indexes sont sertis de peinture lumineuse entourée de bordures blanches; l'aiguille des secondes est même affûtée à un point pour une précision absolue.
Et en parlant de précision, c'est l'atout de la SBGA229. Si vous pensez que la précision de deux secondes par jour du calibre Rolex 3135 est impressionnante, le calibre hybride à quartz et mécanique Spring Drive 9R65 fait bien mieux. En utilisant la fréquence naturelle d'un cristal de quartz à travers un courant généré mécaniquement, le calibre 9R65 peut conserver une précision de seulement quinze secondes par mois.
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